J'aime bien les lézards aussi
Complainte du lézard amoureux.
N'égraine pas le tournesol
tes cyprès auraient de la peine.
Chardonneret, reprends ton vol
Et reviens à ton nid de laine.
Tu n'es pas un caillou du ciel
Pour que le vent te tienne quitte,
Oiseau rural ; L'arc-en-ciel
S'unifie dans la marguerite.
L'homme fusille, cache -toi ,
Le tournesol est son complice.
Seules les herbes sont pour toi,
Les herbes des champs se plissent.
Le serpent ne te connait pas.
Et la sauterelle est bougonne ;
La taupe, elle, n'y voit pas
Le papillon ne hait personne.
Il est midi, chardonneret.
Le séneçon est là qui brille.
Attarde -toi, va , sans danger !
L'homme est rentré dans sa famille !
L'écho de ce pays est sûr.
J'observe, je suis bon prophète ;
Je vois tout de mon petit mur,
Même tituber la chouette.
Qui , mieux qu'un lézard amoureux,
peut dire les secretes terrestres ?
O léger gentil roi des cieux.
Que n'as -tu ton nid dans ma pierre !
"René Char "
Et pour les gens avertis, il y a presque tout mon univers dans ce poéme, les prophètes, oui, parfois j'ai un don de double vue, le papillon qui ne peut hair personne, la chouette curieuse, et même l'arc-en-ciel .