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May S'agapo
8 janvier 2005

Jeunesse...

J'ai toujours habité de grandes maisons tristes
Appuyées à la nuit comme un haut vaisselier
Des gens s'y reposaient au hasard des voyages
Et moi  je m'arrêtais tremblant dans l'escalier
Hésitant à chercher dans leurs maigres bagages
Peut-être le secret de mon identité.
Je préférais laisser planer sur moi comme une eau froide
Le doute d'être un homme. Je m'aimais
Dans la splendeur imaginée d'un végétal
D'essence blonde avec des boucles de soleil
Ma vie commençait qu'au delà de moi-même
Ebruitée doucement par un vol de vanneaux
Je m'entendais dans les grelots d'un matin blême
Et c'était toujours les mêmes murs à la chaux
La chambre désolée dans sa coquille vide
Le lit-cage toujours privé de chants d'oiseaux
Mais je m'aimais ah! , je m'aimais comme on élève
Au -dessus de ses yeux un enfant de clarté
Et loin de moi je savais bien  me retrouver
Ensoleillé dans les cordages d'un poème.

"René-guy Cadou  1946"

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Commentaires
A
Je ne connaissais pas ce poète, à part qu'il a plus ou moins flirté avec les surréalistes. J'ai donc lancé une recherche Google sur son nom et je suis tombé sur deux trois textes très beaux , je vais donc creuser le sujet. Merci de m'avoir fait découvrir ce talent .
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